style_cin radioAir - série noire

Série noire - alain Corneau (http://dewaere.online.fr/serie-noire.html)

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" Difficile de trouver les mots, les phrases exactes pour décrire ce que l'on ressent physiquement après Série noire, tant on en sort épuisé, lessivé... Comme si l'on avait réellement participé à tout ce qui vient de se dérouler sur l'écran. Comme si l'on avait vraiment mené avec Patrick Dewaere, en même temps que lui, cette course haletante qui, par son lyrisme du sordide, sa poésie du dérisoire, renvoie directement à la fuite vertigineuse de Richard Widmark dans Les Forbans de la nuit... Mêmes personnages fantomatiques, étrangers à ce qui les entoure, prisonniers de leurs rêves, même angoisse métaphysique. "
Bertrand Tavernier, Le Point

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" ... Jamais film n'aura mieux mérité son titre. D'abord parce qu'il est adapté d'un livre paru dans la célèbre collection créée par Marcel Duhamel. Ensuite parce que Jim Thompson, auteur de ce livre, avait un goût marqué pour le sarcasme désespéré, les situations paroxystiques, les héros promis dès leur passage sur cette terre à la damnation. Enfin parce que Georges Pérec, scénariste, et Alain Corneau, réalisateur, n'ont pas cherché à édulcorer la « noirceur absolue » du roman de Thompson, son caractère dérisoire et totalement absurde, et qu'ils ont fait de leur film un étrange ballet où valsent, dans la crasse, le sang et le stupre, le minable et pathétique Frank Poupart, ses complices et ses victimes. "
Jean de Baroncelli, Le Monde

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" II y a un fort remugle célinien dans ce voyage au bout de la boue, dont on ne revient pas immaculé. On est déconcerté, perturbé, fasciné ou irrité par des personnages dont on ne sait rien, mais dont on devine beaucoup. Série noire, tradégie moderne débordant d'une sensibilité à laquelle on s'accorde ou on ne s'accorde pas, est un grand moment de cinéma."
José-M. Bescos

" ... Alors on s'extasie volontiers sur la direction de l'acteur Patrick Dewaere. Joli numéro d'acteur à dire vrai car il n'est pas possible d'appeler autrement ce « one-man-show » qui en fait beaucoup, beaucoup trop en tout cas pour être de la mise en scène. "
Hubert Desrues, La Saison Cinématographique

" Jim Thompson, romancier américain publié dans la "série noire" des éditions Gallimard, est le peintre amer et sarcastique des vies ratées, des destinées minables et des crimes sordides accélérant la fatalité de l'existence. Georges Pérec et Alain Corneau avaient réussi la gageure d'adapter exactement son univers au milieu social d'une banlieue, territoire de désolation, de misère morale et d'actes dérisoires. Terrains vagues, pavillons vétustes, intérieurs délabrés ou mal tenus, tout est montré ici avec un réalisme minutieux. Nous sommes au pays des paumés et des crapules "ordinaires", sécrétés par ce milieu qu'Alain Corneau devait explorer à nouveau, dans certaines séquences du "Choix des armes". A partir d'un réalisme dont la noirceur intégrale - il faut le dire en passant - donne la déprime, l'aventure du petit représentant de commerce tombant amoureux d'une fille exploitée, devient hallucinante, extravagante comme un cauchemar. Frank Poupart est emporté par une machine infernale de violence et de crime. Tout se retourne contre lui, il lui est impossible de dominer les événements et d'arrêter la machine en folie. On ne sait s'il faut le plaindre ou le blâmer. Chez Thompson l'existence est ainsi : un merdier où s'agitent des monstres et des victimes. A la puissance de la mise en scène s'ajoute le jeu survolté, frénétique de Patrick Dewaere, un minable à la tête pleine de rêves (l'éblouissante séquence de début où il mime le personnage qu'il voudrait être). L'acteur est prodigieux jusqu'au malaise, mais tous les interprètes sont, à son unisson, extraordinaires. Un grand film donc, et qui va jusqu'au bout d'une vision désespérée de la nature humaine".
Jacques Siclier

Il faut avoir le moral au beau fixe pour "subir" Série noire. Mais le voyage vaut le détour. Corneau nous plonge dans les noirceurs de l'âme, dans un monde de "loosers" morbides tout à fait fascinant. Le plus surprenant rôle de Dewaere.
Pierre André Arène, Télé K7

  • Réalisation : Alain Corneau
  • Scénario : Georges Pérec, Alain Corneau
  • Dialogues : Georges Pérec
  • Auteur adapt. : Jim Thompson
  • d'après le roman de Jim Thompson 'A Hell Of A Woman'.
  • Production : Prospectacle, Gaumont
  • Prod.Délég. : Maurice Bernart
  • Dir. de prod. : Catherine Lapoujade
  • Assist. réal. : Laurent Ferrier
  • Image : Pierre-William Glenn
  • Cadre : Jean-Francis Gondre
  • Son : Michel Desrois
  • Montage : Thierry Derocles
  • Musique : Duke Ellington, Juan Tizol
  • Mixage : Claude Villand
  • Eff. spéciaux : Claude Albouze
  • Sortie salle : 25 avril 1979
  • Distribution : Gaumont Distribution
  • Couleurs
  • Procédé : Fujicolor
  • Durée : 110 mn
  • Pays prod. : France
  • Interdit aux moins de 18 ans